So French!

Vous avez vu à la page d’accueil que les phrases à 40 mots ne passent pas bien en anglais. Ce n’est pas la seule chose dans le style français qui cloche quand il s’agit d’écrire en anglais. En voici trois figures de style, à éviter absolument quand vous rédigez en anglais.

1. Enumération.

Panneaux solaires, barrages hydroélectriques, éoliennes… les alternatives aux énergies traditionnelles sont nombreuses.

L’effet de style consistant à énumérer une liste d’exemples pour enfin les qualifier n’a pas la même efficacité en anglais. (Par ailleurs, les points de suspension indiquent en anglais une hésitation plutôt qu’une suite non détaillée.)

On préférerait inverser les deux phrases, ce qui rend plus simple la compréhension de l’ensemble : There are many alternatives to traditional power sources: solar panels, hydroelectric dams, windmills, etc.

2. Références culturelles ou historiques. Si notre texte français comporte des termes comme bonapartiste, gaullien, énarque, Grenelle Environnement, ou même abacadabrantesque (!), pour ne citer qu’eux, il faut sans doute éclairer le lecteur, à moins qu’on l’imagine très pointu en civilisation française. C’est ainsi que notre texte anglais devra s’adapter à la culture cible. On peut même effacer ces notions ou les remplacer par d’autres en lien avec la culture visée: pour qualifier certaines époques on parlera en anglais britannique de Victorian, Georgian, Edwardian, etc.

3. Q+A. Les Français sont les maîtres de l’art de la rhétorique. A l’oral, mais parfois à l’écrit, on prend l’habitude de se poser des questions pour ensuite y répondre ! De tels cas existent très souvent en titre ou en intertitre d’un article : La biodiversité, c’est quoi ? Comment négocier au mieux son prêt bancaire ? Nucléaire : pour ou contre ? En anglais, le titre serait un préambule à ce qui suit, avec éventuellement un jeu de mots : Biodiversity in Brief ; Pimp My Loan ; Pro’s and Cons of Nuclear Power. (L’exception se trouvera dans les magazines féminins : Are you getting enough ?)

Ce ne sont que quelques exemples, volontairement exagérés. Mais c’est tout le sens d’une adaptation culturelle, illustrant le besoin de se départir du texte d’origine pour espérer faire le même effet auprès du public cible.